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Le #CercleP publie 5 propositions pour une e-santé qui profite à tous #hcsmeufr

La semaine dernière j’ai assisté à la conférence de restitution du Cercle P, un cercle de réflexion sur la place du patient dans la médecine de demain, créé par le Laboratoire Pfizer en 2016.

Trois des experts du Cercle P lors de la conférence. De gauche à droite – Maître Caroline Henry (avocat), Paul de Brem (journaliste & animateur de la conférence), Pr Pascal Pujol (médecin généticien) et Laurence Carton (AFLAR)

Après une première enquête menée fin 2018 sur les enjeux liés à la e-santé, le Cercle P a travaillé sur des propositions pour une e-santé profitable à tous – patients comme professionnels de santé.

Cette enquête a donné lieu à plusieurs constats sur les risques et opportunités liés à la e-santé vue par les patients qui ont été synthétisés dans une infographie.

Dans ces constats, le risque que le recours à la e-santé créé des inégalités entre les citoyens ressort fortement :

  • Pour 70% des patients du fait de l’absence d’équipements,
  • Pour 80% des patients, par un manque de maîtrise de l’outil numérique.

Retrouvez l’ensemble de l’infographie sur ce lien.

 

Trois enjeux majeurs ont ainsi été identifiés :

  • Faire de l’e-santé un levier de prévention et d’d’information accessible, identifiable et partagé par tous ;
  • Garantir à tous l’accès à l’e-santé et ses applications ;
  • Donner les moyens à tous les acteurs de santé d’informer et d’accompagner les patients vers l’e-santé.

 

Pour un déploiement égalitaire de la e-santé, le Cercle P a présenté 5 propositions qui synthétisent le travail des experts sollicités et qui contribueront à faire du patient un acteur informé et pleinement engagé dans son parcours de soins.

 

PROPOSITION 1 : pousser des messages personnalisés et ciblés de prévention

 

Dans la perspective de « Ma santé 2022 », il est prévu que chaque citoyen français dispose d’un Espace Numérique de Santé (E.N.S.), une plateforme qui permettra à chacun de gérer ses données personnelles de santé et ses services numériques de santé dans un cadre sécurisé.

Dans cette plateforme seront rassemblées le compte Amelie, le DMP, un store avec des applications et d’éventuels objets connectés,… et santé.fr la plateforme d’information santé déployée dans le cadre du S.P.I.S. : le Service Public d’Information Santé qui permet déjà d’avoir quelques informations personnalisées et poussées dans le cadre du profil que l’utilisateur aura défini.

L’E.N.S. sera donc un puissant outil d’éducation et de prévention qui, grâce aux technologies (chatbot, I.A., …) pourrait pousser des informations en temps réel pour aider chaque citoyen à mieux gérer sa santé.

 

PROPOSITION 2 : assurer une couverture numérique optimale

 

Pour garantir à tous l’accès à la e-santé et ses applications, encore faut-il que tous soient connectés. Hors le constat est que 18% de la population vit en zone peu dense en couverture numérique ce qui rend compliqué un déploiement égalitaire de la e-santé.

Ce point, qui a été abordé notamment lors de la dernière Université des déserts numériques et médicaux, est un point essentiel.

Plusieurs pistes sont à l’étude et la plus prometteuse, en tout cas sur le papier, est celle du déploiement de la 5G.

Mais cette dernière mettra encore des années à être déployée et n’est pas indispensable pour déployer les services déjà existants…la 4G suffirait.

Alors comment faire pour mieux couvrir les territoires ? Qui n’a pas déjà constaté qu’il ne captait pas à un endroit mais qu’un autre opérateur était disponible ?

Les voyageurs étrangers qui viennent en France peuvent bénéficier de l’ «itinérance » et rester connectés grâce aux accords passés entre plusieurs opérateurs. Cette itinérance, ou roaming, permettrait d’augmenter la couverture mobile disponible dans les zones isolées.

Les opérateurs et l’ARCEP, la police des télécoms, ne sont pas à priori favorables à cette solution. Les premiers ont peur de perdre leurs avantages concurrentiels, les seconds y voient un risque de ralentir les investissements d’infrastructures mais la volonté politique est là pour envisager cette solution comme moyen d’améliorer la couverture numérique.

 

PROPOSITION 3 :  former les professionnels de santé à la e-santé

 

Préparer les futurs professionnels de santé à dispenser ces soins numériques mais aussi accompagner les professionnels déjà en exercice pour les aider à intégrer ces nouvelles pratiques ou ces nouveaux parcours, voilà un sujet qui fait couler beaucoup d’encre.

De la Haute Autorité de Santé H.A.S. avec son rapport d’analyse prospective 2019 « Numérique : quelle (R) évolution ? » au Dr Eric TOPOL, référent numérique pour la N.H.S., la sécurité sociale anglaise, avec son rapport « Preparing the healthcare workforce

to deliver the digital future », tous pointe du doigt le besoin de préparer les professionnels de santé à ces innovations qui vont bouleverser leurs pratiques.

Si le volet « Soutenir l’innovation et favoriser l’engagement des acteurs » du plan « Ma santé 2022 » prévoit d’intégrer la télémédecine dans les orientations du D.P.C. (Développement Professionnel Continu) le Cercle P recommande par sa proposition de renforcer la part de l’e-santé dans les études médicales bien au-delà de la télémédecine et pas seulement dans le cadre du D.P.C. mais aussi dès la formation initiale.

 

PROPOSITION 4 : former aussi les patients experts à la e-santé

 

Les patients experts ont pour mission de partager leurs connaissances ainsi que leur vécu avec d’autres patients pour les accompagner et faciliter ainsi leur propre expérience de la maladie et du parcours de soins.

La formation par les pairs est un vecteur puissant d’éducation, d’où l’importance d’intégrer dans la formation des patients experts la composante e-santé.

Il faudra définir un socle de connaissances nécessaires à l’utilisation des outils de l’e-santé mais cela permettrait de développer les usages ciblés et adaptés.

 

PROPOSITION 5 : Valoriser le temps médical numérique

Une fois formés et informés, les professionnels de santé seront capables de conseiller, recommander voire prescrire des outils numériques à leurs patients.

Ils seront les plus à même, grâce à la relation de confiance qu’ils ont avec leurs patients, de les former et de les informer sur ces outils de l’e-santé. Cela pourra se faire de façon personnalisé selon les pathologies ou les besoins de suivi et de prise en charge des patients lors d’une consultation dédiée ou pas.

Dans tous les cas il faudra instaurer et financer un temps médical numériques des soignants afin d’assurer un développement des usages avec les patients.

Que ce soit en recourant à l’article 51 de la Loi de financement de la Sécurité Sociale ou que ce soit une conséquence de l’arrivée des assistants médicaux prévus dans le plan « Ma santé 2022 », il faut trouver un moyen de financement ciblé d’un temps médical à la formation numérique des patients.

 

 

L’ensemble des réflexions du Cercle P est à retrouver dans le « Manifeste pour une e-santé qui profite à tous » qui a été publié sur le site Pfizer et qui sera distribué aux acteurs et décideurs du monde de la santé afin de contribuer à la réflexion et à l’évolution du secteur.

Ces propositions reprennent bien les grands enjeux auxquels nous sommes confrontés pour faire avancer la e-santé de façon plus égalitaire et pose les bases nécessaires à ce déploiement pour tous.

 

Un thème qui m’est particulièrement cher est celui de la formation auquel je consacre beaucoup de temps et que j’aborderais lors du prochain Big Bang Figaro Santé.

Nul doute que j’utiliserais des éléments de ce manifeste…

Vous en souhaitant bonne lecture.

 

Digitalement vôtre

 

Lionel REICHARDT /Le Pharmageek

Post réalisé en partenariat avec LJ Corporate