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E santé : prêcher dans les déserts #UDNM17 #hcsmeufr

C’est un événement pour cette rentrée dans le monde de la santé :

 

Vendredi et samedi se tiendront la première Université des déserts Médicaux et Numériques (les 8 et 9 septembre 2017) à Auzon, 58380 Lucenay Les Aix…une immersion IRL dans ces déserts qui seront au cœur des débats.

 

 Organisées par Guillaume de Durat, acteur bien connu du monde de la santé et de la communauté #hcsmeufr, ce sera l’occasion pour les différentes parties prenantes d’évoquer un sujet essentiel dans l’aménagement des territoires et la réduction des inégalités en France.

J’ai le plaisir (et l’honneur, merci Guillaume) avec d’autres de faire partie du comité d’organisation et j’animerais deux tables rondes sur place… l’occasion de rappeler , si nécessaire, que la esanté n’est pas qu’une question « technologique » mais nécessite aussi (et surtout) une approche sociologique, politique et sociétale….

 

POURQUOI CETTE UNIVERSITE DES DESERTS MEDICAUX ET NUMERIQUES ?

 

Nous avions rencontré il y a quelques semaines Guillaume de Durat pour évoquer ces Universités. Retrouvez ses propos dans la vidéo et l’article publié sur le blog.

 

 

Pour rappel, selon le ministère de la Santé, pas moins de 8 % de la population vivent dans une zone sous-équipée (moins de 2,5 consultations potentielles par an et par habitant auprès d’un généraliste à 20 minutes de distance en voiture).

Agnès Buzyn, actuelle ministre de la santé, a promis pour cette rentrée une nouvelle carte des déserts médicaux et la mise en place d’un plan action de grande ampleur pour les combattre.

 

Avec 327 médecins pour 100 000 habitants c’est à une véritable « pénurie d’offre » à laquelle il nous faut faire face et ce pendant au moins encore les 10 prochaines années compte tenu du temps qu’il faut pour former de nouveaux médecins…alors que les besoins augmentent.

 

En effet l’équation est simple :

Ressources médicales en baisse et mal réparties sur le territoire

+ vieillissement de la population

+ explosion du nombre de malades chroniques

+ budgets en berne

= gros problèmes sanitaires à venir.

 

 

 

Certains ont pu penser que la « esanté », l’essor de la santé numérique (télémédecine, objets connectés, plateformes,..), pourrait être une réponse à cette problématique mais ce n’est pas si simple.

D’abord parce que la santé digitale n’est pas forcément moins chère et plus facile à déployer et ensuite parce que les territoires concernés par ce déficit de ressources médicales sont bien souvent aussi des territoires en déficit de couverture numérique.

 

Double peine…

 

Par conséquent il était essentiel d’aborder la question des déserts médicaux et numériques dans une seule et même assemblée en réunissant le maximum d’acteurs concernés : institutions, opérateurs, entrepreneurs, professionnels de santé, industriels, …

 

Tous se retrouveront à la frontière de l’Allier et de la Nièvre pour des tables rondes et des ateliers qui permettront de faire un état des lieux et d’envisager les pistes de solutions pour répondre aux défis majeurs posés par cette situation.

La esanté, une question d’aménagement du territoire ?

 

Tous les candidats à la présidentielle de ce début d’année ont évoqué la question des déserts médicaux.

Pour Emmanuel Macron, une partie de la réponse de trouve dans le doublement du nombre des maisons de santé qui regroupent plusieurs spécialités (MG, spécialistes, pharmaciens, kiné, infirmières, …) mais aussi dans l’augmentation de l’attractivité des territoires concernés.

En effet il ne suffit d’installer une maison de santé pour que des médecins viennent travailler…

Le Rapport d’information n° 565 (2016-2017) de MM. Hervé MAUREY et Louis-Jean de NICOLAY, fait au nom de la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du sénat et déposé le 31 mai 2017 est très clair sur ces sujets.

Pour les rapporteurs, deux priorités émergent : L’ACCESSIBILITÉ NUMÉRIQUE ET LA LUTTE CONTRE LES DÉSERTS MÉDICAUX.

 

Sur les déserts numériques :

«

Il est également indispensable de combler rapidement les fractures numériques les plus flagrantes. Certains territoires subissent une situation de décrochage numérique, qu’il s’agisse de réseaux fixes ou mobiles, et ne disposent toujours pas d’un accès de base, dont les habitants des grandes villes bénéficient depuis plus d’une dizaine d’années.

Le groupe de travail considère que l’accessibilité numérique est aujourd’hui le préalable indispensable à toute politique ou projet d’aménagement du territoire. Le développement des réseaux numérique est aussi important pour le développement des territoires que l’a été l’électrification du pays. Dans ce domaine, plus que dans tout autre, il est impératif de se donner les moyens d’une action publique ambitieuse, en garantissant que l’initiative privée, présentant un profil d’oligopole dans ce domaine, prenne sa juste part des déploiements.

«

 

Sur les déserts médicaux :

 

«

En pratique, le problème posé n’est pas celui de la distance mais la durée d’attente pour obtenir une consultation médicale, voire l’absence totale de médecins spécialistes dans certaines zones rurales ou certains quartiers prioritaires de la politique de la ville. Il faut en moyenne 18 jours pour voir un pédiatre, 40 jours pour un gynécologue et 133 jours pour un ophtalmologiste, sachant que les délais maximum dépassent très largement ces moyennes et peuvent atteindre douze à dix-huit mois dans certaines villes.

«

 

Ces sujets sont d’une grande complexité et font interagir de nombreux acteurs avec des expertises très diverses.

D’où l’importance des  « hubs » qui peuvent se créer entre industriels… mais une plus grande collaboration public/privé sera nécessaire pour avoir une réelle efficacité et accélérer le déploiement de nouvelles approches.

Par ailleurs, en ces temps de changement, la formation tient une place considérable pour préparer les acteurs d’aujourd’hui et de demain à intégrer ces nouvelles possibilités dans leur pratique et leur quotidien… nous sommes toujours très en retard pour cela. Il suffit d’aller en fac de médecine ou de pharmacie pour le constater…

 

Ceux qui me suivent savent que chaque semaine je suis sur le terrain avec des médecins, des pharmaciens, des industriels, des entrepreneurs.. en France comme à l’étranger… et si je reste convaincu que la route est belle, dieu qu’elle va encore être longue si on travaille pas plus sur le collectif.

 

J’ai un patron un jour, dans ma vie d’avant, qui m’a dit :

 

« Quand on a raison tout seul Lionel, c’est qu’on a tort »

 

Il avait mille fois raison.

 

Dans ces sujets liés à la santé, il faut partager, former, co-construire,… et c’est ce que nous allons faire lors de cette Université des déserts numériques et médicaux.

Venez si vous le pouvez encore ou suivez nous sur les réseaux sociaux (si la connexion le permet ce qui n’est pas sûr J ) et contribuez aux débats et réflexions. #UDNM17

 

Allez j’allume la radio.. un peu de Capdevielle :

 

Quand t’es dans le désert depuis trop longtemps
Tu t’demandes à qui ça sert toutes les règles un peu truquées
Du jeu qu’on veut te faire jouer
Les yeux bandés.

 

Souhaitons que chacun joue le jeu et fasse avancer le sujet.

 

Digitalement vôtre

 

Lionel REICHARDT -Le Pharmageek