Pharma/asso de patients : la confiance n’exclut pas le contrôle
14/03/2015Esanté : Uber, passe et manque…
17/06/2015eSanté -LES CHRONIQUES DE LA SILICON VALLEY – CHAPITRE 4
eSanté – les chroniques de la Silicon Valley
CHAPITRE 4 : eSanté : comme dans une boule à neige…
Quatrième jour de notre expédition.
Journée consacrée à la médecine personnalisée qui se termine sur la fameuse soirée « Wine et cheese » de L’Atelier.
Soirée au cours de laquelle les acteurs de l’écosystème de la Silicon Valley viennent partager et networker dans les locaux de L’Atelier San Francisco.
C’est au cours de cette soirée qu’un responsable de Ground Rounds, plateforme de deuxième avis médical, m’a expliqué ce qui se dit aux Etats-Unis sur la e-santé.
« C’est comme une boule à neige qu’on a retournée »
J’ai bien aimé cette image de tout ce qui est aujourd’hui en suspension… Cette multitude d’initiatives dont on attend les retombées.
Au cours de cette journée, nous avons vu plusieurs sociétés à différentes étapes de leur développement ayant des « business model » divers.
GLOOKO… une plateforme unifiée pour gérer son diabète
Voilà une startup dont on entend parler depuis quelques temps dans le domaine du diabète.
Glooko se veut le carnet de suivi du diabétique en version 2.0… Celle qui intègre tout type de glucomètre (grace à un boitier MeterSync qui est compatible avec la plupart des glucomètres) mais aussi les pompes à insuline. Le tout incluant des algorithmes prédictifs, s’interfaçant avec une trentaine d’applications nutrition/wellness/fitness et qui permet à d’autres acteurs de s’intégrer dedans.
Glooko vient de lever en série B en mars 2015 la somme de 16.5 millions de US$ notamment auprès de Medtronic… Géant américain du diabète sur les pompes à insuline (66% de part de marché) et a annoncé quelques semaines plus tard l’intégration des pompes à insuline Medtronic dans sa plateforme.
Glooko est une plateforme BtoB qui offre son service via les assurances ou les professionnels de santé. Elle est validée FDA et HIPAA compliant.
Dans la nouvelle législation Medicare, mise en place depuis le début de l’année, les médecins doivent assurer du » Remote (non face-to-face) Chronic Care Management » (CCM) ..de la gestion de patient chronique à distance ; soit via de la télémédecine, soit grace à une solution digitale.
Et ils seront payés pour cela grace à Medicare/CMS qui prend en charge ce dispositif. Selon les estimations, la rémunération liée à cette démarche n’est pas négligeable… Plus de 200 000 $ par an en moyenne pour un médecin.
Cela devrait considérablement accélérer le développement et la mise en place de solutions digitales autour du patient chronique… En tous cas, tous les acteurs que nous avons vu dans la semaine en attendaient beaucoup.
KALI CARE pour améliorer l’observance
Le diabète est un problème majeur aux Etats-Unis, comme dans beaucoup d’autres pays. La maladie chronique la plus coûteuse dont l’impact direct et indirect est évalué à près de 250 milliards de $ par an.
Mais il y a une question de santé encore plus coûteuse… La non-observance ! Celle coûterait entre 250 et 300 milliards de $ par an.
C’est à ce problème que veut s’attaquer Sina SATEH, fondateur de KALI CARE et serial entrepreneur.
Kali Care a développé une technologie connectée, un capteur, qui permet de suivre en temps réel l’utilisation d’un objet.
Pour le moment, Kali Care souhaite s’attaquer à l’observance en ophtalmologie mais sa technologie peut s’appliquer à d’autres domaines.
La démonstration est particulièrement impressionnante pour montrer comment peut être tracer l’utilisation d’un doseur de gouttes.
L’usage pourrait être aussi pour le suivi des essais cliniques…
La société n’en est qu’à ses débuts mais gageons qu’elle fera parler d’elle.. Sina Fateh a revendu ses deux précédentes startups à Olympus et Facebook… et n’a pas l’air de vouloir s’arrêter là.
AUGMEDIX .. les GoogleGlass ne sont pas mortes
Pour ceux qui auraient enterré les Google Glass un peu vite, les 16 millions de $ levés par Augmedix en début d’année devraient leur permettre de revoir leur position.
Si beaucoup s’accordent à dire que les Google Glass ne seront probablement pas un produit grand public, nombreux sont ceux qui pensent qu’elles ont un avenir en BtoB notamment dans le domaine médical.
Chaque médecin passe du temps sur son ordinateur, soit pour consulter les dossiers patients, soit pour y entrer des données.. Alors que leur priorité est de prendre soin du patient et de passer du temps disponible avec lui.
Augmedix développe une application qui permet d’accéder aux données et de saisir des informations en gardant le médecin disponible pour ausculter et échanger avec le patient. Comment ? grace aux Google Glass.
Un bon moyen donc pour combiner technologie et humanisation…
Donc oui, la (e)transformation de la santé ressemble un peu à cette boule à neige que l’on retourne et nombreux sont les flocons en suspension…mais il y a des fois, ça ressemble un peu à Noël non ??
Digitalement vôtre.
Lionel REICHARDT – Le Pharmageek.