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02/12/2014Ruptures de médicaments dans les hôpitaux européens : une menace pour la santé publique
Paris, le lundi 1er décembre 2014 – Plus de 86% des pharmaciens d’hôpitaux éprouvent des difficultés dans l’approvisionnement en médicaments, révèle un rapport de l’Association européenne des pharmaciens d’hôpitaux (EAHP) sur les pénuries de médicaments en Europe publié mi-novembre. Pour 66% des pharmaciens interrogés il s’agit d’un problème quotidien ou hebdomadaire. Les anti-infectieux, les anticancéreux et les anesthésiques sont parmi les médicaments les plus touchés, et 63% des pharmaciens estiment à plusieurs semaines la durée habituelle de leur pénurie.
Une pénurie fréquente
Plus de 600 pharmaciens des hôpitaux de 36 pays européens ont répondu à une enquête entre le 19 mars et le 7 mai 2014, l’Espagne, la Belgique, l’Irlande, le Portugal et l’Italie étant les pays les plus représentés. La France ne l’est que faiblement avec trois réponses sur 607.
La majorité (82,6%) des répondeurs indiquent que la pénurie de médicaments est un problème courant impactant la qualité des soins et/ou la gestion de la pharmacie de l’hôpital. Elle est quotidienne pour 21,1% des pharmaciens, 45,2% estiment être concernés au moins une fois par semaine et 87,6% au moins une fois par mois, tandis que 12,4% ne le sont qu’occasionnellement. Typiquement la rupture dure plusieurs semaines (63,3%), plusieurs mois (29,7%), ou seulement quelques jours (7%).
Les médicaments de marque sont plus concernés, à 51,8% estiment les répondeurs, que les génériques (36,5%). Toutes les catégories de médicaments sont touchées et cinq classes le sont plus particulièrement, anti-infectieux (56,7%), anticancéreux (54,5%), médicaments de première urgence (30,4%), cardiovasculaires (30,4%) et anesthésiques (26,3%). La plupart des problèmes d’approvisionnement proviennent des grossistes indiquent 43,6% des pharmaciens, mais 13,6% accusent les fabricants de génériques et 38,4% les laboratoires d’origine.
Cinq heures par semaine consacrées à la gestion de la pénurie
Les pharmaciens estiment à 78,2% qu’en cas de rupture un équivalent peut souvent être donné sans perturbation majeure du traitement, mais ce n’est pas toujours le cas. D’autre part la gestion de ces pénuries nécessite un travail important de la part du pharmacien pour trouver des approvisionnements alternatifs afin de maintenir les mêmes niveaux de soins aux patients. Environ 55% d’entre eux y consacrent jusqu’à cinq heures par semaine.
Les trois quarts des pharmaciens sont d’accord ou fortement d’accord sur le fait que les pénuries de médicaments dans leur hôpital ont un impact sur les soins aux patients, un taux en augmentation par rapport à 2013. Les raisons invoquées comprennent l’absence d’équivalent thérapeutique, le délai nécessaire pour se procurer le médicament par d’autres voies, et la disponibilité du pharmacien.
Les conséquences pour les patients sont évidemment nombreuses, selon le médicament en rupture. Elles incluent des retards ou des interruptions de chimiothérapie anticancéreuse, des reports de transplantations de moelle osseuse, des rechutes par exemple en cas d’interruption d’un traitement antidépresseur, des effets secondaires qui auraient pu être évités, des risques accrus de Clostridium difficile et des détériorations de leur état.
En plus de solutions impliquant les systèmes de santé de chacun des pays, le Dr Roberto Frontini, président de l’EAHP, réclame des mesures à l’échelon de l’Europe passant par le développement, par l’Agence européenne des médicaments, d’une base de données européenne des médicaments en rupture, à l’exemple des Etats-Unis.
Date de création : 1 déc 2014