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01/04/2014RIOT : un OS open source pour l’INTERNET des OBJETS – Inria
RIOT : un OS open source pour l’Internet des Objets
© Inria / Photo G. Maisonneuve
À l’occasion du CeBIT, le plus grand salon informatique du monde, qui se tiendra du 10 au 14 mars à Hanovre (Allemagne), Emmanuel Baccelli, chercheur Inria et professeur invité à la Freie Universität Berlin va présenter un système d’exploitation RIOT, spécialement conçu pour l’Internet des objets.
Qu’est-ce que l’Internet des objets, ou Internet of things (IoT) en anglais ?
L’IoT propose de faciliter la communication à grande échelle entre objets d’une part et l’interaction entre humains et objets d’autre part. Pour y parvenir, il faut non seulement que les objets soient augmentés de capacités communicantes à prix réduit, mais aussi que les logiciels régissant l’interaction entre objets soient optimisés pour satisfaire des critères d’interopérabilité, et des limites contraignantes en termes de mémoire, capacités de calcul et consommation énergétique. Les exemples les plus répandus viennent pour le moment de la domotique et de la gestion des stocks, mais cette automatisation de l’environnement humain ouvre de nombreuses autres portes. Je pense que l’Internet des objets va autant transformer nos sociétés que l’avènement d’Internet a pu le faire depuis 20 ans : notre interface avec Internet ne sera plus principalement un écran/clavier comme jusqu’ici, mais les objets eux-mêmes.
Qu’allez-vous présenter lors du CeBIT ?
Il s’agit d’une montre avec un processeur 16 bit très bon marché, qui interagit avec son environnement grâce à une application simple sur le système d’exploitation (OS) que nous avons développé : RIOT. Cette montre ainsi que des capteurs disposants d’un accéléromètre contrôle la couleur des lumières de notre stand. L’important est de montrer la simplicité de la programmation via RIOT et la grande diversité du hardware que RIOT peut faire communiquer entre eux via la même base de code.
Cette adaptabilité était-elle une de vos priorités ?
Oui, il faut pouvoir s’accommoder aux spécificités du hardware. D’ailleurs, RIOT demande une quantité très faible de mémoire vive pour fonctionner (minimum 1,5 kB). Un constructeur qui fabrique un objet qui n’est pas à la base conçu pour être connecté à Internet, comme une montre ou un réfrigérateur, ne voudra ajouter cette fonctionnalité sur un appareil que si le prix supplémentaire est négligeable. Mais grâce à RIOT et aux progrès matériels récents, des objets du quotidien vont pouvoir être très facilement connectés entre eux, ou aux smartphones par exemple, et des applications simples pourront utiliser cette extension du réseau global. La force de RIOT est de pouvoir connecter et exploiter efficacement une très large gamme d’objets, hétérogènes en termes de ressource mémoire et de capacité de calcul dédiées, et en termes d’architectures système, allant du 16 bit au 32 bit.
Se positionner comme le Linux de l’IoT
Pourquoi ce choix de mettre RIOT en open source ?
RIOT est bien sûr gratuit et son code est disponible en ligne. C’est un prérequis fondamental pour développer une technologie et des protocoles robustes et durables à l’échelle planétaire. L’open source permet d’améliorer constamment un programme grâce à une vaste communauté de contributeurs. D’ailleurs, le nom de RIOT, émeute en anglais, n’est pas anodin même s’il fait un clin d’œil à l’IoT. À l’origine du projet, il y a une équipe de chercheurs et de hackers, qui a insufflé un côté à la fois révolutionnaire, organique et collectif.
Comment voyez-vous votre contribution à l’IoT ?
Il y a encore quelques années, chaque constructeur de téléphones portables avait son propre OS un peu primitif. Il a fallu que deux d’entre eux se détachent, Android et iOS, pour que ce secteur se structure et opère une révolution en donnant la possibilité à des développeurs sans liens avec les constructeurs de développer librement leurs applications, décuplant ainsi la sophistication et la vitesse de développement de ces OS. Avec RIOT, nous cherchons à permettre une révolution similaire dans le domaine de l’Internet des objets, qui en est pour le moment à l’état d’une myriade d’OS propriétaires et primitifs. Notre but est de faire naître un écosystème vivant et efficace pour l’IoT, et dans ce cadre nous pensons que RIOT peut être le catalyseur, un peu comme Linux a pu l’être en son temps dans un autre domaine.
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