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27/10/2015OPEN INNOVATION CHEZ JANSSEN: « personne ne peut résoudre les problèmes majeurs de la santé aujourd’hui tout seul ».
OPEN INNOVATION CHEZ JANSSEN: « personne ne peut résoudre les problèmes majeurs de la santé aujourd’hui tout seul ».
Située à peine à une heure de train de Paris, la première entreprise cosmétique et pharmaceutique du monde, Johnson&Johnson, a installé l’un de ces 14 centres de R&D mondial dans la commune de Val-de-Reuil, en Normandie.
Comme je vous l’avais annoncé dans mon post, To the pill and beyond*… Voyage au cœur de l’innovation de Janssen, j’ai eu le plaisir d’aller visiter ce centre de R&D qui se trouve être aussi un important centre de production pour J&J.
Ma première impression en arrivant, c’est le gigantisme de ce site, qui s’étend sur 27 hectares. En effet, ce site de Recherche et production est le deuxième site pour J&J en Europe.
Les centres de R&D de la pharmacie (Janssen) mais aussi ceux du développement galénique pour les cosmétiques (Johnson & Johnson Santé Beauté France) sont situés à côté de l’unité de production globale, dans un environnement très vert, pelouses et arbres fruitiers… Un véritable village avec plus de 500 personnes travaillant à la production et 244 dans les deux centres de recherche !
Ce site constitue un pôle d’excellence dans le dispositif de Janssen. Une bonne occasion alors de faire le point sur l’innovation au cœur de l’entreprise, filiale pharmaceutique du leader mondial de la santé.
Culture de l’humain et Open Innovation : le Credo de Janssen
Il y avait une vingtaine de journalistes santé venus d’Espagne, du Royaume Uni, d’Italie, de France et même de Turquie. J’étais le seul bloggeur de la bande, un vrai privilégié !
Nous avons été accueillis par Emmanuelle Quilès, Présidente de Janssen France, qui nous a fait partager la vision stratégique de Janssen pour les prochaines années.
Fortement ancrée sur une culture de l’humain avec notamment le texte fondateur de l’entreprise J&J, le « Credo », écrit en 1943 par son fondateur, Janssen ouvre les portes de son laboratoire pharmaceutique à l’Open Innovation, et sous toutes ses formes !
Suite à l’intervention d’Emmanuelle Quilès, nous avons fait une visite du centre de R&D en présence de Jean Michel Argoullon et Jérôme Guillemont, deux chercheurs du site.
Jérôme Guillemont a reçu le « prix de l’Inventeur Européen 2014 » pour sa découverte dans le traitement de la tuberculose multi-résistante.
Jean-Michel Argoullon, est le directeur opérationnel du centre de R&D Janssen.
Ce dernier souligne que ce centre de Val-de-Reuil est reconnu pour son expertise dans le domaine des kinases en oncologie et dans les maladies infectieuses (VIH et tuberculose multi-résistante). Il nous confie que 5 millions d’euros sont investis chaque année dans les collaborations externes avec des universités, l’INRA mais aussi des biotechs ou des startups.
Sur le site, des technologies comme l’impression en 3D et la simulation numérique sont utilisées par les nombreux chercheurs pour comprendre les modes d’action et les interactions entre les molécules chimiques.
On a même eu le droit à une démonstration. Toujours impressionnant de voyager au cœur de la molécule en 3D…
JANSSEN… de la recherche fondamentale à l’open innovation.
C’est le titre de la table ronde organisée sur place avec des dirigeants et partenaires de J&J et Janssen, tous acteurs clés de cette démarche d’Open Innovation mise en place par le groupe.
Il y avait notamment Janssen Healthcare Innovation (JHI) qui a lancé Care4today depuis 2012 pour améliorer les résultats de santé grâce à la technologie mobile et mettre en place des solutions axées sur les patients.
« Notre équipe se focalise sur les domaines susceptibles d’améliorer significativement la santé des consommateurs, comme l’adhésion au traitement, la réadaptation cardiaque, le rétablissement post-opératoire et les soins de santé mentale. » nous décrit Martha Carruthers.
Ainsi, Janssen Healthcare Innovation travaille en transversal avec les équipes pour améliorer l’expérience patient.
En parallèle, afin de renforcer ce processus d’innovation ouverte, Johnson & Johnson a fondé en 2013 4 centres d’innovation, nous indique Jeanne Bolger de Johnson &Johnson J Innovation.
Ces centres sont situés dans 4 lieux stratégiques : Londres, Boston (côte Est des USA), Californie (côte Ouest des USA) et Shanghai.
« Ces plates-formes d’innovation sont situées stratégiquement afin que nos équipes soient présentes au sein des plus grands pôles de recherche scientifique du monde »
Dans ce même désir d’innovation ouverte, J&J a développé des JLABS, qui sont des incubateurs “sans conditions”. Ils mettent à la disposition des entrepreneurs un ensemble de ressources : des laboratoires de recherche dotés d’un équipement haut de gamme, des services administratifs partagés, des laboratoires de travaux pratiques (“ wet labs”) et des bureaux.
JLABS possède 4 sites actifs aux États-Unis (San Diego, South San Francisco, California Institute for Quantitative Biosciences, et Boston et deux nouveaux verront le jour à Houston et à Toronto au Canada en 2016).
Ludo Lauwers,Vice Chairman Management Board Janssen, a insisté sur le fait que :
« Personne ne peut résoudre les problèmes majeurs de la santé aujourd’hui tout seul ».
Il ajoute même :
« Il faut mixer la recherche interne avec la recherche externe et collaborer avec les meilleurs centres dans le monde. On ne veut pas juste “faire le job” en soignant les patients, on veut leur éviter la maladie ».
Ludo Lauwers aborde également un nouvel axe stratégique pour J&J, qui semble pertinent : le Disease Interception.
C’est un nouveau paradigme, une nouvelle voie d’approche, notamment en oncologie : diagnostiquer et intercepter le cancer à ses tous premiers stades, quand les cellules pré-malignes sont moins complexes et moins résistantes à la thérapie, les patients sont en meilleure santé et pourront ainsi mieux bénéficier de leur traitement.
Il a ajouté que « A l’avenir, le domaine de la santé fera appel à la médecine transformationnelle pour prévenir et intercepter les maladies, ainsi qu’au microbiome (génome des micro-organismes) »
En effet, dès février 2015, J&J avait annoncé la création d’une nouvelle plateforme de recherche : le Disease Interception Accelerator, que l’on peut traduire par « Nouvel Accélérateur d’Interception des Maladies ».
Sa mission ? Comprendre la prédisposition à une maladie en se concentrant sur ses origines, notamment sur la prédisposition génétique, les expositions environnementales et les changements phénotypiques.
Pouvoir prédire les risques d’un individu à développer une maladie avant même qu’elle se manifeste n’est il pas le rêve absolu de tout scientifique ?
L’expérience intéressante de la collaboration avec EFFIMUNE
Effimune, est la première entreprise française à avoir signé un accord de licence exclusif avec le département J&J Innovation pour le développement d’un nouveau médicament dans la polyarthrite rhumatoïde.
Bernard Van Hove CEO d’Effimune parle d’un « partenariat avec JANSSEN, où nous partageons les même valeurs ».
Pour aller plus loin, lors de la rencontre avec l’équipe R&D grand public de J&J, nous avons eu la primeur d’une annonce qui traduit très concrètement la volonté d’innovation de Janssen : J&J va créer sur le site de Val-de-Reuil dans les mois à venir un accélérateur de Business et un espace de co-working.
Nous avons fini la journée par la visite passionnante du centre de production J&J, qui est à la fois dédié a la production de cosmétiques et de médicaments OTC, ce qui est assez rare.
C’est un site extrêmement important pour le groupe et 90% de la production qui en sort est exportée.
Entièrement automatisé pour les actions, avec des cadences quasi 24/24, ce site s’étend sur 3 étages, véritable fourmilière de cuves, stocks de cartons…où tout a été pensé dans l’esprit d’excellence et d’exigence que nécessite ce type de production.
Le Site de Val-de-Reuil a d’ailleurs été certifié par la FDA en 2015, preuve du niveau d’expertise mise en œuvre sur place.
Votre serviteur a d’ailleurs fait les frais de ce haut niveau d’excellence et d’exigence de ce centre de production puisque, alors que la Fashion Week battait son plein à Paris, on lui a demandé de se mettre dans la seule tenue admise pour la visite…
Digitalement vôtre.
Lionel REICHARDT – Le Pharmageek
Post réalisé en partenariat avec Janssen France.