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28/11/2014L’indice de confiance numérique et santé montre la morosité du milieu de l’e-santé
L’indice de confiance numérique et santé montre la morosité du milieu de l’e-santéPARIS, 10 novembre 2014 (TICsanté) – La confiance dans l’e-santé en France a reculé en 2014, en particulier à cause de la défiance des professionnels de santé, montre la nouvelle édition de l’indice de confiance numérique et santé, dont les résultats ont été présentés jeudi à Paris.La confiance à deux ans a atteint 4,70/10 en 2014, contre 4,80 en 2013 et celle à cinq ans est passée à 6,24/10 après 6,43 en 2013, indique cette troisième édition du baromètre* défini par des membres du Cercle des décideurs numérique et santé, avec l’expertise de représentants du ministère en charge de la santé, de l’Asip Santé et d’autres institutions.
« Le plus frappant dans cette tendance globale à la baisse, c’est la disparité de vision entre les différents acteurs », souligne Sandrine Degos, fondatrice du Cercle des décideurs et présidente de Care Insight.
Il y a en effet une forte différence entre les représentants des collectivités territoriales et les élus, qui font preuve d’un bel optimisme (leur niveau de confiance à cinq ans a augmenté de 12% entre 2013 et 2014), et les professionnels de santé, dont la confiance a diminué de 10%.
Les principaux résultats en infographie
Parmi les différentes thématiques sondées, l’indicateur « infrastructure » a enregistré une forte baisse, avec une confiance de 4,79/10 à deux ans (5,22/10 en 2013) et 6,33/10 à cinq ans (6,53/10 en 2013).
Le recul le plus marqué est celui de la confidentialité des données, qui est tombé à 5,56/10 à deux ans (6,70/10 en 2013) et 6,59/10 à cinq ans (6,70/10 en 2013). Ce recul pourrait être lié aux annonces des géants du numérique dans le domaine de la santé connectée (Google, Amazon, Facebook et Apple) et à l’absence de lisibilité des projets des autorités sur l’open-data en santé, note le Cercle des décideurs.
L’indicateur « production et coordination des soins » est resté stable (4,67/10 en 2014 contre 4,69/10 il y a un an) mais a été plombé par le dossier médical personnel (DMP), dont la confiance a continué à chuter. Elle est passée de 4,55/10 à deux ans en 2012 à 4,23/10 en 2013 et à 4,16/10 en 2014. « Non seulement, il n’a jamais passé la moyenne au global, mais auprès des professionnels de santé, il est passé cette année sous la barre des 4/10 à deux ans », observe le Cercle des décideurs. Il note néanmoins que les représentants des associations de patients sondés lui ont attribué une note de confiance de 5,21/10 à deux ans et de 6,46/10 à cinq ans.
L’indicateur « télémédecine » a échappé à la morosité globale et a progressé à court terme: 5,02/10 à deux ans (4,98/10 en 2013) et 6,78/10 à cinq ans (6,93/10 en 2013). Les sous-indices « téléconsultation » et « téléexpertise » ont suivi une courbe croissante depuis la création du baromètre, note-t-on.
« La télémédecine bénéficie d’une appréciation plus positive, ce qui est une bonne nouvelle », commente Stéphane Routier, directeur du groupement de coopération sanitaire (GCS) E-santé Picardie. « La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2014 a permis le lancement des expérimentations […] Nous sommes certes toujours en attente des décrets d’application -le temps politique n’est pas celui des acteurs de terrain- mais force est de constater que ce sujet progresse », ajoute-t-il.
L’indice « e-santé à domicile » a progressé à 5,29/10 à deux ans (5,22/10 en 2013) et 7,09/10 à cinq ans. Tous les sous-indicateurs de cet indice ont connu la même progression, notamment les « objets domestiques » (6,94/10 à cinq ans), les « dispositifs médicaux communicants » (7,34/10 à cinq ans) et les « gérontechnologies » (7/10 à cinq ans).
L’indicateur « médias sociaux en santé » est quant à lui ressorti en baisse, avec 4,63/10 à deux ans et 5,97/10 à cinq ans. « Même si les représentants des associations ont le taux de confiance le plus élevé en ce domaine, il faut noter que les bénévoles au sein de nos associations ont encore des inquiétudes. De fait, ils ne perçoivent pas l’apport du numérique dans leurs actions de proximité, certains ont encore peur d’une possible déshumanisation », témoigne Carole Avril, directrice de la Fédération française des diabétiques (FFD)
L’indicateur « création de valeur » a plafonné à 3,82/10 à deux ans (5,05/10 à cinq ans). La capacité à créer des champions internationaux a conservé son niveau de confiance de 2013 avec un score de 3,70/10 à deux ans et de 4,72 à cinq ans. Les représentants des collectivités territoriales et les élus ont été les plus optimistes en termes de création de valeur avec des notes de confiance de 4,97/10 à deux ans et de 6,27/10 à cinq ans.
*L’indice de confiance numérique et santé est réalisé sur la base d’un sondage auto-administré sur le web, auprès d’un panel d’acteurs de santé et d’experts de l’e-santé. Il se constitue d’une question filtre et de 20 sous-indices répartis au sein de six indicateurs (infrastructures, production et coordination des soins, télémédecine, e-santé à domicile, médias sociaux en santé, création de valeur économique et industrielle). La moyenne de ces sous-indices correspond à l’indice de confiance numérique et santé à deux ans ou cinq ans.
L’édition 2014 du sondage a été administrée du 24 juin au 19 septembre et a enregistré 658 participations. Parmi celles-ci, 636 ont répondu positivement à la première question filtre (« Pensez-vous que l’e-santé peut contribuer à l’amélioration de la santé des Français? ») et ont pu poursuivre le sondage. L’indice de confiance numérique et santé 2014 représente donc la moyenne des notes attribuées par ces 636 répondants.
Source: www.ticsante.com