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Didier Tabuteau : “Il est nécessaire de repenser l’ensemble du système de soins”

See on Scoop.it6- HOSPITAL 2.0 by PHARMAGEEK

Les hôpitaux affichent une dette massive. Que pensez-vous de la situation ?
Au préalable, je crois qu’il est juste et nécessaire de rappeler que l’évolution des dépenses de santé a depuis quelques années été maîtrisée à un rythme de l’ordre de 2,5 %, du fait notamment du ralentissement de l’innovation thérapeutique de masse et de la démographie médicale. En second lieu, les hôpitaux se sont beaucoup restructurés et ont fait preuve de capacités d’innovation et d’adaptation absolument remarquables, par exemple pour la prise en charge des malades du sida.

Néanmoins, les investissements massifs auxquels ils ont procédé pèsent sur les résultats…
Il faut bien comprendre que les investissements sont nécessaires sur le plan technique, médical, immobilier et social pour transformer un système lourd et complexe comme l’est l’hôpital. Cela étant, il faut analyser, hôpital par hôpital, si les objectifs d’économie sont bien au rendez-vous et si l’offre de soins s’améliore pour le patient. Tout l’enjeu est là.

N’est-ce pas forcément le cas ?
Quand on compare notre système de santé par rapport à celui de pays proches, on remarque que la capacité hospitalière est supérieure, ce qui signifie que l’offre de soins en hôpital peut être améliorée et rationalisée. Mais il faut aller plus loin, et ne pas cibler uniquement le système hospitalier si l’on veut vraiment dégager des économies.

Comment procéder ?
La réduction des dépenses ne peut pas se faire de manière uniforme en pesant sur les hôpitaux sans transfert d’activité vers l’ambulatoire, sinon cela aurait pour effet de pénaliser les plus fragiles ou les plus actifs. Je pense qu’il est nécessaire de repenser l’ensemble du système de soins, et donc d’inclure dans ce mouvement la médecine de ville.

Quels bénéfices peut-on en attendre ?
De nombreuses activités faites aujourd’hui en hospitalisation devront se faire demain en ville en coordination avec l’hôpital. Bien sûr pour la chirurgie ambulatoire, en retard aujourd’hui du fait des cloisons étanches entre systèmes de soins, mais sans doute aussi pour certains traitements du cancer encore largement assurés dans les établissements et qui pourront se faire demain à domicile ou en hospitalisation de jour dans le cadre de réseaux de soins. Avec un tel schéma, tout le monde est gagnant. L’hôpital, car il peut fournir de meilleurs services, les personnels, qui peuvent se recentrer sur leurs tâches et valoriser leurs parcours professionnels, mais aussi le patient, qui aspire de plus en plus à une prise en charge à domicile.

Le budget de la Sécurité sociale serait-il aussi gagnant ?
Oui. Des marges considérables peuvent être dégagées, au vu des exemples étrangers et de l’évolution des techniques, à travers la réorganisation de l’offre de soins, même si c’est plus difficile à quantifier qu’une baisse uniforme des dépenses de 2 ou 3 % dans le cadre de l’Ondam.

Reste à faire tomber les barrières administratives…
La solution pour un meilleur pilotage de l’offre de soins implique de faire tomber les barrières et de fluidifier les parcours de soins entre médecine de ville, hôpital, soins de suite et médico-social. Or aujourd’hui, ce n’est pas le cas et le système reste cloisonné, avec d’un côté l’assurance maladie qui est en charge globalement de la médecine de ville et de l’autre, le secteur hospitalier qui relève d’un pilotage étatique, par le ministère de la Santé et les ARS dans les territoires. Résultat : faute d’une véritable articulation, ce sont les hôpitaux qui doivent, en cas de carence de la régulation de la médecine de ville, prendre en charge les patients, par exemple en cas de difficultés dans la permanence des soins, de délais d’accès excessifs à certains examens complémentaires ou de rareté des praticiens à tarifs opposables.

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