Dans son étude  » Pharma’s fight for profitability » présentée hier, le cabinet Roland Berger analyse l’important mouvement de migration de l’industrie pharmaceutique vers les pays émergents. Aujourd’hui, la moitié des grands laboratoires réfléchissent en effet à une délocalisation accrue de leurs services commerciaux, administratifs et de R&D vers ces nouvelles zones de croissance. Une mutation qui les oblige toutefois à adapter leur modèle économique. Dans ces pays, les marges sont en effet « inférieures et principalement produites par des ventes de médicaments non protégés par des brevets », souligne Patrick Biecheler, associé en charge des activités Pharmacie & Santé chez Roland Berger. L’évolution de ces marchés impose donc une nouvelle forme de flexibilité, avec une maîtrise plus ou moins forte des compétences de R&D, d’accès au marché, de commercialisation, de production et de distribution… Les laboratoires doivent articuler « différents ‘business models’ au sein d’un même marché, tout en conservant un pilotage central à même d’assurer une planification robuste et des économies d’échelle », estime Patrick Biecheler. La commercialisation de produits matures dans les pays émergents impose par exemple aux laboratoires de jouer sur l’effet de marque et d’optimiser la production pour faire face à une importante concurrence locale. Dans le cas de lancement de produits innovants, une analyse précise des besoins individuels est indispensable, car beaucoup de ces nouveaux consommateurs payent encore les médicaments de leur poche.I.F. le 17 02 13