J’étais hier (9 avril 2013) à la présentation intitulée : «  A la recherche du E-Patient » organisée par Laumacom, Patient&Web et Doctissimo .

Lors de cette matinée, deux études nous ont été présentées suite aux sondages menés en février et mars 2013.

L’une réalisée par TNS Sofres par téléphone, l’autre sur le web via Doctissimo… les deux ayant pour but d’interroger les Français sur leurs pratiques, leurs usages et leurs attentes en terme d’E-santé.

La seule étude existante jusqu’alors sur la population française générale  était l’étude CNOM/IPSOS menée en 2010…et à regarder rapidement il n’y a pas de différence fondamentale…le mouvement du E-Patient se confirme.

Toutes les données (US /Europe et France) avaient été reprises dans mon premier post « Pharma…connais tu les E patients ? ».

UNE MAJORITE DE FRANÇAIS CONSULTENT….LE WEB

Un Français sur deux utilise le web pour rechercher ou partager des informations concernant la santé… et 57% des internautes interrogés.

C’est un peu moins que les 70% de l’enquête CNOM de 2010 mais cela reste une proportion non négligeable.

Ces recherches concernent une pathologie dans 92% des cas et 1 fois sur 2 il s’agit d’une maladie chronique…avec une forte orientation vers les traitements et les témoignages patients…

L’étude fait aussi ressortir une proportion d’utilisateur du web santé plus importante dans les catégories socioprofessionnelles les plus élevées… à cela une raison très visible est celle de l’accès internet et de la fracture numérique ; sur les 51% des français interrogés qui ne consultent pas le web, près d’1/4 n’a pas accès à internet.

Mais on peut aussi s’interroger sur la lisibilité et l’accessibilité des sites disponibles…j’ai en tête cette étude  (« Readability of Websites Containing Information About Prostate Cancer Treatment Options » Chandy Ellimoottil, , Anthony Polcari, Adam Kadlec, Gopal Gupta – Loyola University Medical Center, Maywood, Illinois)  qui montre que seuls 4.8% des sites traitant du cancer de la prostate sont rédigés dans un langage « niveau lycée » alors que plus d’1/3 de la population américaine se situe en dessous de ce niveau.

Est-ce le cas aussi de certaines informations mise en ligne sur les sites francophone ?

 Serait-ce là une des raison expliquant  le succès des forums type Doctissimo  concernant la santé qui, au-delà de la dimension sociale et affective du témoignage,  sont rédigés par les utilisateurs avec les mots qui sont les leurs… ?

UNE CONSULTATION…EN CACHE UNE AUTRE

Consulter le web pour préparer sa consultation avec son médecin c’est le cas pour 19% des utilisateurs…avec pour objectif de mieux comprendre (63%), de pouvoir échanger sur le traitement (53%) ou poser les bonnes questions (ou pas) (42%).

Mais c’est à la sortie de la consultation que le patient va le plus surfer…34% d’entre eux  vont sur la toile  … pour chercher des informations complémentaires sur la maladie (72%) ou sur les traitements (44%)

C’est donc toute la relation médecin/patient qui s’en trouve modifiée et l’industrie du médicament ne peut l’ignorer.

Ce propos ressort très bien d’ailleurs dans l’étude réalisée en 2012 par Publicis auprès de la communauté de médecins américains SERMO intitulée « What physicians want » et dont la conclusion semble sans appel sur les attentes vis-à-vis de la pharma :

« HELP ME HELP MY PATIENT »

ET PLEIN D’AUTRES INFORMATIONS…

Il y a beaucoup d’autres données qui ressortent de ces deux études …elles sont ou seront disponibles sur le web rapidement et ont été relayées de façon assez large par plusieurs médias.

Je ne peux que vous inviter à les lire et à vous abonner à ma revue de presse  sur le sujet : http://www.scoop.it/t/pharmageek-e-patient

 

Enfin, une donnée qui me semble mériter une vraie réflexion est celle de la faible utilisation des sites laboratoire pour la recherche d’information  (13% contre 12% dans l’étude de 2010) .

Manque de légitimité ?

Manque de crédibilité ?

Peut être ? encore que l’étude IPSOS montrait en 2010 que 7 internautes sur 10 ne savent pas faire la différence entre site certifié ou non.. alors de là à identifier un site labo !

Le problème se pose à mon sens en amont et trouve ses origines dans le référencement même des sites et leur conception.

En effet l’inbound marketing reste peu développé dans la pharma et on sait que peu de sites sont conçus « mobiles » alors que les deux études de 2013 montrent bien que près de 30% des internautes consultent à partir de smartphones et tablettes…

 

Voila, j’espère que ces quelques lignes vous auront intéressées.. 

Bravo encore aux organisateurs de cet évènement… à quand un baromètre sur le sujet?

Réagissez..répondez.. commentez.. ou faites moi juste un signe…c’est fait pour ca !

N’hésitez pas à vous abonner à mes revues http://www.scoop.it/u/lionel-reichardt et à me suivre sur les réseaux sociaux car dans quelques jours je vous proposerais un évènement incontournable pour les adeptes de la E-santé.

Digitalement vôtre

Lionel REICHARDT

Le Pharmageek