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Pensez vous que la santé connectée soit un marché de masse?

J’ai lu avec attention l’interview d’Alexis Normand du 22 septembre dans Vision Marketing.

Capture d’écran 2014-09-26 à 19.55.10

Avec attention puisque moi même j’avais eu la chance d’avoir été interviewé par Vision Marketing et que la santé connectée est l’un de mes grand centre d’intérêt dans la E santé.

Et par ailleurs j’aime beaucoup Withings dont j’ai plusieurs produits et ce depuis 2009..

Mais le titre m’a interpelé.

Je ne pense pas que le marché de la santé connectée soit un marché de masse.

La santé est quelque chose de très personnel, du domaine de l’intime et propre à chaque individu. Et si comme dans l’industrie pharmaceutique il peut y avoir des produits « blockbusters », il ne s’agit en aucun cas de marché de masse.

La notion de « mass market » ou de « mass marketing » ne peut donc s’appliquer à la santé connectée à mon avis.

J’irais même plus loin en partageant avec vous la conviction que j’ai, que toute entreprise se positionnant comme « vendant des objets en santé connectée » est vouée à l’échec.

Attention je ne dis pas qu’elles n’en vendront pas plein et ne se feront pas beaucoup d’argent.. je dis juste qu’elles passeront à côté de ce qui me semble essentiel lorsque l’on travaille dans la santé : améliorer la vie des individus.

Et en faisant cela elles ne pourront durer.

Ce ne sont pas des produits que nous vendons mais des outils, des solutions pour permettre à chacun de prendre soin d’une condition ou de modifier un comportement.

Par conséquent chaque utilisateur est unique de par les objectifs qu’il se fixe et la nécessité qu’il a à gérer un paramètre de sa santé pour les atteindre.

Les taux d’abandon observés sur l’utilisation de traqueurs dans les différentes études doivent interpeler les nombreux entrants sur ce marché et amener une réflexion sur l’écosystème qui est ainsi créé.

Je l’ai souvent dit et écrit. Nous ne parlons pas de Quantifiedself mais bien de Modifiedself…

Il en va de même pour la questions des données. Chaque entreprise se doit d’avoir une position très claire sur ce sujet et l’usage qu’elle en fait.

Le reportage d’Envoyé Spécial sur France 2 sur l’internet des objets avait été particulièrement révélateur sur cette question.

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Outre le parti pris des journalistes de ne montrer que le côté sombre de ces « big data », il est vrai que l’utilisateur n’a que rarement conscience de l’utilisation commerciale qui peut être faite de ses données.

La CNIL s’en est émue (et saisi) et c’est devenu leur cheval de bataille pour l’année 2014/2015.

Mais au delà d’un cadre réglementaire à définir c’est bien une éducation de l’utilisateur qu’il faut faire.

A l’avenir, deux concepts me semblent essentiels  :

  • LA « PRIVACY BY DESIGN » : ce concept a été rappelé il y a quelques jours par la présidente de la CNIL lors d’une conférence sur l’expérience client à l’heure du digital.

Isabelle Falque Pierrotin a non seulement rappelé que l’utilisateur était demandeur de transparence et de savoir ce qu’il y a dans « la boîte noire » mais que cette question du positionnement sur la donnée devenait de plus en plus un « argument concurrentiel ».

La législation européenne pourrait aller dans ce sens mais dans tous les cas on comprend bien l’intérêt pour une startup ou une entreprise de penser ces questions liées à la données en amont du projet plutôt que de faire des rétropédalages à postériori.

  •  LE « CONSENTEMENT LIBRE ET ECLAIRE » : voila un terme que nous connaissons bien dans le monde de la santé.

Mis en place dans la loi de 1994 et modifié en 1998 (merci Wikipédia) cette loi stipule « Le consentement de l’intéressé doit être recueilli préalablement hors le cas où son état rend nécessaire une intervention thérapeutique à laquelle il n’est pas à même de consentir » (code civil article 16-3). ».

Dans le cas des applications mobiles, des sites web ou des objets connectés, quelque chose de plus accessible que 10 pages de conditions ou règlement en Arial corps 8 doit être mis en place.

Sur certaines questions la validation doit être clairement demandée.

« ACCEPTEZ VOUS QU’ON VENDE/TRANSMETTE VOS DONNEES A…. POUR….? »

Chaque transmission à un tiers devant à nouveau être clairement consentie.

 

Voilà j’ai partagé avec vous un peu de mes réflexions d’avant weekend.. et vous qu’en pensez vous? Prenez deux secondes pour répondre à ce sondage.

Votre avis m’intéresse.

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Lionel Reichardt / Le Pharmageek