« #ChimiOrale » le serious game qui connecte les patients souffrant de cancer avec les professionnels de l’établissement de santé depuis leur domicile
15/11/2016
« #MoiPatient, je voudrais que tous les médecins soient déjà connectés entre eux », Didier Mennecier, Hépatologue, « médecin geek » sur les réseaux sociaux
16/11/2016
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16/11/2016

CANCER DU PANCRÉAS : UNE JOURNÉE MONDIALE LE 17 NOVEMBRE 2016 2/2

 Le cancer du pancréas est l’un des rares cancers à connaître une augmentation de son taux de mortalité (1).

Cancer mal connu et redouté du grand public, le cancer du pancréas touche plus de 10 000 personnes chaque année en France et plus de 300 000 dans le monde (2).

Il est souvent diagnostiqué trop tard, et pourrait devenir la 2ème cause de mortalité par cancer à l’horizon 2020 aux États-Unis (3).

Les faits sont là :

  • Le cancer du pancréas est mal connu des français qui le considèrent moins fréquent que les principaux cancers (sein, poumon, prostate, colon).
  • Les facteurs de risque et les symptômes relatifs sont quant à eux très peu connus.
  • Le pancréas est un organe considéré comme important mais que l’on connaît mal. On ne sait pas où le situer et on ne connait pas son rôle exact.

D’où l’importance d’une journée mondiale contre le cancer du pancréas mise en place depuis 2014 et l’entrée de nouveaux acteurs comme Microsoft pour lutter contre ce cancer mal connu et difficilement détectable.

p1

http://www.worldpancreaticcancerday.org/

Comment identifier plus précocement les sujets à risque de cancer du pancréas ?

Si les facteurs liés au patient ne sont pas modifiables, les facteurs liés à l’environnement peuvent l’être dans une certaine mesure.

  • Facteurs non-modifiables :

L’âge : il peut survenir dès l’âge de 50 ans (4).

Le sexe : le cancer du pancréas est davantage fréquent chez l’homme que chez la femme (4).

L’origine ethnique, le groupe sanguin, l’hérédité, la pancréatite chronique et le diabète de type 2 pourraient augmenter l’incidence du cancer du pancréas

  • Les facteurs modifiables :

L’obésité, et une forte consommation de tabac sont des facteurs de risque du cancer du pancréas.

Mais une solution pourrait venir d’ailleurs ; internet pourrait permettre de mieux dépister le cancer du pancréas …..

idixifDes chercheurs de Microsoft ont réalisé une étude (5) pour savoir si le comportement de recherche sur internet permet détecter la présence d’un cancer du pancréas. L’analyse de 7,2 millions de requêtes web a permis de mettre en évidence des signes utiles au dépistage.

Selon l’article publié dans le « Journal of Oncology Practice » de Juin 2016(5), l’analyse des requêtes en ligne pourrait permettre de dépister un cancer du pancréas cinq mois avant son diagnostic.

Dans ce travail, afin de construire leur modèle statistique les chercheurs ont utilisé les logs de 9,2 millions de requêtes Internet effectuées d’octobre 2013 à mai 2015 avec le moteur de recherche Bing de Microsoft, en se limitant exclusivement aux internautes anglophones localisés aux États-Unis.

Dans un premier temps, l’équipe a entrepris d’identifier les personnes qui effectuaient « des requêtes spéciales » après un diagnostic de cancer du pancréas récent. Pour cela, ils ont recherché des phrases comme : « Pourquoi ai-je un cancer du pancréas ? » ou encore : « Les médecins ont diagnostiqué un cancer du pancréas, que va-t-il se passer ? ».

5 à 15% de cas détectés avec un niveau très bas de faux positifs (5)

Dans un second temps, l’équipe est allée dans l’historique des internautes chercher des requêtes effectuées « plusieurs mois » avant les premières requêtes pour mettre en évidence des recherches sur des symptômes précoces du cancer du pancréas. « Nous avons ainsi montré que nous pouvions identifier 5 à 15 % de cas, avec un niveau de faux positifs extrêmement bas », ont déclaré les chercheurs dans leur article, les faux positifs se situant dans une fourchette comprise entre 1 sur 10 000 et 1 sur 100 000.

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Contrairement à de nombreux autres cancers à croissance lente, le cancer du pancréas est parmi les plus agressifs, ce qui signifie qu’un diagnostic précoce peut améliorer significativement le pronostic. « En outre, les premiers signes et symptômes du cancer du pancréas sont subtils et sont souvent non spécifiques et évoluent au fil du temps ». L’analyse des requêtes Web a permis une détection précoce du cancer, jusqu’à cinq mois avant un diagnostic médical. « L’analyse des logs permet de mettre en évidence certains signes utiles au dépistage du cancer du pancréas, avec un gain de temps considérable ».

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 « Parce que le cancer du pancréas peut progresser du stade I au stade IV en un peu plus de 1 an, cette capacité de dépistage pourrait augmenter la survie à 5 ans ». (7)

Pour rappel, la mortalité par cancer du pancréas reste élevée du fait du retard pris au diagnostic.

La plupart des patients atteints de cancer du pancréas sont diagnostiqués à un stade avancé, lorsque la maladie est devenue inopérable, expliquant le très faible taux de survie à un an. Le diagnostic précoce ainsi que le dépistage des sujets à haut risque est donc essentiel.

Alors cette troisième journée mondiale de lutte contre le cancer du pancréas est une bonne opportunité pour faire connaître la maladie et sensibiliser le grand public et les professionnels de santé sur ce sujet.

 

REFERENCES

  1. InVS, Estimation nationale de l’incidence et de la mortalité par cancer en France entre 1980 et 2012
  2. Ferlay J. Int. J. Cancer 2015; 136 : E359–E386
  3. Rahib L., et al., Cancer Res 2014;74:2913-2921
  4. Institut National du Cancer
  5. Screening for Pancreatic Adenocarcinoma Using Signals From Web Search Logs: Feasibility Study and Results Journal of Oncology Practice  JOPR010504; published online on June 7, 2016
  6. Avis expert du Pr. Christian Partensky
  7. Le Monde Informatique