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Franc Succès de la 1ère édition de la session e-santé animale à l’Université d’été de Castres

Si les rendez-vous de la e-santé sont nombreux, ceux de la e-santé animale sont encore très rares ; Les organisateurs de l’Université d’été de Castres en prenant l’initiative de lancer une 1ere édition ont prouvé une fois de plus qu’ils ont une longueur d’avance.

UEES16

Un rendez-vous régulier de la e-santé animale tous les ans en juillet à Castres ?

Annick Valentin Smith Pharmageek animaux

Pour cette première édition organisée et animée par Lionel Reichardt, le Pharmageek et Annick Valentin-Smith, Docteur Vétérinaire, l’objectif consistait à présenter l’écosystème du digital dans la santé animale.

De One Health à One Ehealth

Le Docteur Bernard Vallat, directeur de l’OIE pendant 15 ans, qui a introduit cette session, a rappelé que la bonne santé des animaux qui nous entourent est indispensable à l’alimentation et à l’économie de la planète ainsi qu’à la préservation de notre santé.

La frontière entre santé animale et santé humaine est très poreuse, il n’y a pas 2 santés distinctes mais une seule et même santé, c’est l’approche globale « one health » défendue par Bernard Vallat.

« 75 % des maladies émergentes de l’homme sont d’origine animale, l’agent pathogène de ces nouvelles maladies est souvent transmis à l’homme par la faune sauvage »

Vallat

La menace est permanente et les systèmes d’alerte ainsi que le dépistage sont indispensables alors que les frontières pour les agents pathogènes n’existent pas et qu’ils circulent de plus en plus vite, favorisés par les échanges commerciaux

Il nous faut avoir en tête que dans certains pays, la simple possession de quelques animaux permet à des familles de survivre et que les animaux fournissent encore dans ces pays un travail au service de l’homme.

Le digital apporte un accès à l’éducation et à la formation dans le monde entier et permet une meilleure identification des menaces sur la santé animale ainsi qu’un partage de l’information en temps réel.

60 millions d’amis, et moi et moi et moi….

Prenant ensuite la parole, Jean-Louis Hunault, président du SIMV, syndicat des industries du médicament vétérinaire, avait pour mission de faire découvrir le monde animal et sa diversité a un public non averti.

La France est historiquement bien placée dans le monde vétérinaire (Ecoles vétérinaires, laboratoires vétérinaires…).

Le digital permet des solutions spécifiques aux animaux, les animaux sont identifiés depuis de nombreuses années par des « puces » implantées et il existe une identification universelle des médicaments vétérinaires, cependant les solutions connectées pour les animaux sont aujourd’hui moins développées que chez l’homme

Les pertes dues aux maladies des animaux d’élevage sont considérables pour l’économie mondiale ; les solutions d’e-santé en favorisant la prévention, le bon état sanitaire et la circulation d’informations vont aussi modifier et améliorer les relations entre propriétaires ou éleveurs et vétérinaires, éleveurs et consommateurs. Les vaches laitières sont aujourd’hui les animaux les plus connectés !

Quant aux animaux de compagnie, ils sont de plus en plus nombreux et sont très intégrés à la famille.

La France est en tête des pays européens pour la possession d’animaux de compagnie.

C8

Selon Jean-Louis Hunault qui cite une étude récente, 62% des propriétaires de chien ou chat dépensent en moyenne 600€ par an pour leurs animaux de compagnie, ce budget se répartissant entre l’alimentation, les soins vétérinaires, le toilettage et les jouets.

Les plus généreux étant les plus de 55 ans (46,7%) qui dépensent, à part égale entre hommes et femmes, de 900 à 1200€ par an pour leurs compagnons.

Pour 83% des possesseurs de chiens et chats, l’animal est un facteur de bien-être.

Ils sont également près de 69% à penser qu’il a bien plus de valeur que n’importe quel bien matériel.

En cas de problème ou de questions, le réflexe pour 65% des personnes interrogées par le sondage PetSafe est de consulter leur vétérinaire. Néanmoins Internet reste une source importante de renseignements pour 43% d’entre elles.

Esanté animale : un écosystème en construction

Pour concrétiser l’offre digitale destinée à l’amélioration de la santé et du bien-être animal, Jean-Louis Hunault a présenté une synthèse des solutions connectées disponibles sur le marché, toutes espèces confondues :

  • Equipement de l’animal :
  • objets connectés (capteurs : puce, collier, portée par l’animal, …)
  • détection de signal : diagnostic/fécondité/mise bas/boiteries… /équipement de l’opérateur (lunettes)
  • traitement de l’information (robotique de conduite d’élevage/registre sanitaire informatisé)
  • domotique : alimentation animale de compagnie/ capteur d’activité
  • identification des animaux / profils internet/ réseau / surveillance
  • Objectifs de ces objets
  • Conduite d’élevage
  • Accompagnement diagnostic / bonne observance
  • Equipement de la clinique vétérinaire

Hunaut

Afin d’illustrer tout cela, dans une 2eme partie, la parole a été donnée à des dirigeants des start-up qui ont présenté leurs réalisations

Jean-Luc Chambrin qui connait bien la santé animale et les solutions connectées, vient de créer SKWAZEL ; sa société est basée à côté de Rennes, elle distribue déjà plusieurs solutions connectées auprès des vétérinaires dont un appareil à ECG sur mobile et l’échographe portable Oscult sur i-pad qui vient de recevoir, ici à Castres, 2 trophées de la e-santé. Jean-Luc travaille aussi sur un dispositif qui permet la surveillance à distance des animaux de compagnie en post-opératoire.

C5

Pour Nicolas Loiseau, dont la start-up CANHEGAT est hébergée à Albi, l’aventure digitale a commencée il y a 4 ans ; la première réalisation est un petit pendentif destiné aux chats et aux chiens qui s’accroche au collier ; ce concentré de technologie est autonome pendant 8 mois, la commercialisation de Canhefit est prévue cet automne. Ce dispositif permet de quantifier l’exercice réalisé chaque jour et l’application permet de convertir cet effort en ration alimentaire (plus de 1000 formules de croquettes pour chien et plus de 700 formules pour chat sont intégrées…), un moyen rationnel de lutter contre l’obésité ou le diabète qui gagnent nos animaux de compagnie de plus en plus sédentaires !

Enfin pour terminer sur l’apport du digital dans la formation des vétérinaires, Julie Urvoy de AMA société très présente à Castres depuis plusieurs années nous a montré l’intérêt pédagogique de l’utilisation des Google glass lors de la réalisation d’une arthroscopie à l’Ecole Vétérinaire d’Alfort. Un premier pas dans la santé animale pour AMA.

Esanté

Ce marché est très prometteur, comme le marché des objets connectés, si le service apporté répond à un besoin, il va se développer rapidement ; de nouvelles solutions connectées sont en « incubation » et vont voir le jour dans les prochains mois, de nombreuses équipes y travaillent et devraient pouvoir nous les présenter en 2017, lors de la 2eme édition de ces rencontres, à Castres.

Il reste à leur trouver le meilleur business model, le circuit de distribution le plus adapté mais surtout à les faire connaitre en communicant mieux et davantage auprès des vétérinaires, des propriétaires et des éleveurs.

Au final, la e-santé animale ressemble beaucoup à la e-santé humaine avec des enjeux et des problématiques qui pourraient permettre à des start-ups en quête de débouchés de valider leur business modèle. A bon entendeur, et à l’année prochaine pour approfondir le sujet !

 

Article rédigé par ANNICK VALENTIN-SMITH @AValentinSmith

Membre du « Collectif Pharmageek »